E.On veut mettre en fonctionnement une méga-centrale électrique à biomasse à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône. Le 3ème groupe mondial du secteur de la distribution d’énergie y brûlerait 855.000 tonnes de bois par an, pour moitié en provenance des forêts du sud de la France, le reste étant importé, principalement des forêts anciennes du Canada et des États-Unis. Une des conséquences serait l’industrialisation des forêts, notamment des Cévennes, avec ses coupes à blanc et la destruction de la biodiversité.
La centrale à biomasse de Gardanne : une aberration écologique…
Obligé par l’UE d’arrêter la centrale existante au charbon d’ici fin 2015, E.On consommerait étrangement plus de charbon de bois suite à sa conversion à la biomasse qu’auparavant. En outre, le bois n’est pas un combustible vert : par unité d’énergie, la combustion du bois libère encore plus de carbone que le charbon.
Autre aberration : avec un rendement énergétique de 35%, deux-tiers des arbres seraient tout simplement brûlés pour rien à Provence 4. Plus aberrant encore, l’Etat français a décidé en 2011 de subventionner E.On à hauteur de 70 millions d’euros par an pendant 20 ans pour sa centrale à biomasse, l’argent devant être collecté discrètement par le biais des factures d’électricité.
à 1,4 milliard d’euros pour le contribuable !
Sur place, une grande coalition composée de militants écologistes, de citoyens, d’administrations et d’élus s’est formée pour stopper le projet d’E.On. Ses motivations sont variées : protéger les forêts et la biodiversité de leur région, préserver la santé de la population locale dans une ville déjà très polluée, empêcher le gaspillage de l’argent public, etc.